Un jour, discutant avec une élève âgée de 17 ans, j'ai été sidérée lorsqu'elle m 'a dit sa conviction de ne pas pouvoir "ne pas penser"....
En période d'examens, elle était fatiguée, stressée , mais lorsque je lui demandais d'essayer d'observer l'intervalle entre deux pensées, le simple fait d'observer ses propres pensées l'a paniquée. Elle repoussait la sensation de vide, elle n'arrivait pas à prendre du recul, elle ne pouvait pas croire qu'elle était autre chose que des pensées...
De nos jours, de plus en plus de personnes ont expérimenté la non-pensée (à travers la méditation notamment), et pourtant beaucoup encore pensent que les pensées sont indispensables, pour rien au monde, ils ne lâcheraient le cours de leurs pensées, même pour seulement une seconde....
Nous sommes si accrochés à nos pensées!
La non-pensée ne veut pas dire "arrêter les pensées", dans mon expérience, cela signifie observer les pensées (et l'intervalle entre), les voir et ne rien faire, ne pas les alimenter...
Si j ai été si sidérée, c'est que la jeune fille n’était pas consciente de ce qui se passait à l'intérieur d'elle-même, de son propre mécanisme, de sa propre vie intérieure, mais en plus, elle se torturait en forçant, en se mettant la pression, elle misait tout sur le mental....
Nous misons tout sur le mental...
Nous en avons fait un roi....
Et cette première ébauche sur les pensées est une invitation à reconsidérer cette mise, cet investissement (qui, en fait est loin d'en être un pour notre "capital bonheur"!), cette identité (nous ne sommes pas nos pensées!) . C'est une invitation à prendre du recul sur nos pensées, à nous désidentifier, à les voir pour ce qu elles sont réellement...
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